Le président ukrainien doit rencontrer Emmanuel Macron ce jeudi à Paris.
Au cours de cette visite, la cinquième depuis le début du conflit, le dirigeant va réclamer des garanties sur le soutien de Paris.
Les deux hommes devraient également faire le point sur la formation des soldats ukrainiens en France.
Une tournée au pas de charge pour Volodymyr Zelensky . Le président ukrainien va se rendre dans quatre capitales européennes en moins de 48 heures pour, une nouvelle fois, réclamer un soutien militaire. Après Londres et avant Rome et Berlin, le dirigeant est attendu à Paris ce jeudi 10 octobre après-midi.
Volodymyr Zelensky est en effet attendu à l’Élysée, où il sera accueilli par Emmanuel Macron . Les deux hommes se connaissent bien : comme le rappelle la présidence, il s’agit de sa cinquième visite à Paris « depuis le début de la guerre d’agression que mène la Russie en Ukraine« . Que faut-il attendre de cet entretien express ? Ce sera l’occasion « pour le président de la République de réaffirmer la détermination de la France à continuer d’apporter, dans la durée et avec l’ensemble de ses partenaires, un soutien sans faille à l’Ukraine et au peuple ukrainien« , souligne l’Élysée.
La crainte d’une baisse du soutien occidental
Des « failles« , c’est justement ce que redoute Kiev. Deux et demi après le début de l’invasion russe, Volodymyr Zelensky voit les nuages s’accumuler du côté des chancelleries occidentales, tentées de réduire leur soutien . L’institut de recherche allemand Kiel Institute a d’ailleurs alerté ce jeudi sur une possible chute de cette aide sur un plan militaire, mais aussi humanitaire et financier. En cause notamment : Berlin, qui a d’ores et déjà décidé de réduire de moitié son soutien en 2025, mais aussi l’éventuel retour de Donald Trump aux affaires. Cela « pourrait bloquer de futurs plans d’aide au Congrès« , met en garde l’institut.
Selon les projections de l’institut de recherche, les aides militaire et financière s’élèveraient respectivement à 59 et 54 milliards d’euros en 2025 si les donateurs occidentaux maintenaient leur niveau d’aide. A contrario, ces aides chuteraient de moitié, à 29 et 27 milliards d’euros, sans nouvelle aide américaine et si les donateurs européens s’alignaient sur l’Allemagne.
À l’Élysée, le président Zelensky devrait déplorer une nouvelle fois la lenteur des prises de décision de ses alliés. En particulier concernant la livraison des missiles à plus longue portée pour l’armée ukrainienne , qui se trouve limitée pour frapper en profondeur des cibles militaires sur le territoire russe. Pour convaincre Emmanuel Macron de la nécessité d’obtenir un feu vert, le chef d’État ukrainien devrait évoquer son « plan de victoire », destiné, selon lui, à créer les conditions d’une « fin juste à la guerre« . Ce plan, qui reste à ce stade assez flou , doit être dévoilé lors d’un second sommet pour la paix, attendu en novembre, mais ses dates n’ont toujours pas été confirmées par Kiev, faisant planer le doute sur son organisation à ce moment-là.
Autre dossier sur la table : la présence de soldats ukrainiens sur le sol français . Emmanuel Macron s’est d’ailleurs rendu mercredi dans un camp militaire du Grand Est – non identifié pour des raisons de sécurité – afin de rencontrer une brigade formée et équipée par Paris. L’Armée de Terre française a en effet pris en charge durant plusieurs mois 2300 soldats de la brigade baptisée Anne de Kiev, du nom de l’épouse du roi de France Henri Ier. La brigade 155 doit être « bonne à la guerre« , c’est-à-dire « fonctionnelle, au front, dès la fin de cette formation« , a précisé mercredi un conseiller de l’Élysée. Celle-ci doit s’étaler sur deux mois (octobre-novembre).
La France a déjà formé au total plus de 15.000 soldats ukrainiens dans divers domaines (combat d’infanterie, artillerie, maintenance des matériels cédés, santé, etc.). Emmanuel Macron a aussi annoncé en juin la livraison d’avions de chasse Mirage 2000-5 aux Ukrainiens. Des pilotes et mécaniciens sont déjà en cours de formation sur les appareils qui seront cédés.
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