Le voyage est en « meilleure santĂ© que d’autres secteurs » 🔑



La semaine des 4 jours fait son chemin dans la tête des dirigeants du secteur du voyage - Crédit photo : Ghislaine Homond
La semaine des 4 jours fait son chemin dans la tête des dirigeants du secteur du voyage – Crédit photo : Ghislaine Homond
Pour fêter son 1er anniversaire à la tête des Entreprises du Voyage, Valérie Boned s’offre un véritable marathon.

Après 4 jours en Slovénie, dans le cadre de la convention régionale de l’Île-de-France, la présidente du syndicat enchainera avec la Sicile et l’Albanie. Avant ces déplacements, elle a pu ouvrir quelques dossiers et rencontrer la ministre déléguée chargée de l’Économie du tourisme.

Marina Ferrari a souhaité rencontrer la représentante d’une industrie habituée à passer sous les radars ministériels.

« C’était à son initiative et je dois dire que ce n’est jamais arrivé. Elle a un périmètre resserré, c’est une élue de la montagne, donc elle connait les problématiques de mise en marché touristique. Elle a été secrétaire d’Etat du Numérique et elle a aussi été élue député.

Elle est pragmatique et ancrée localement, » nous dresse comme portrait, Valérie Boned, depuis Ljubljana.

Un CV prometteur, pour un secteur qui doit affronter de nombreux défis (environnement, social et surtourisme).



Réforme de la directive du voyage à forfait : « j’ai demandé son appui à la ministre »

« L’échange a été constructif et je l’ai sentie engagée à nos côtés.

Quand nous rencontrons les ministres ou les élus, nous les représentants des tour-opérateurs et des agents de voyages, nous sommes identifiés, en lien avec leurs problèmes qu’ils ont eus en vacances.

La première étape est d’expliquer ce que nous représentons et leur rappeler que nous sommes des intermédiaires, avec un rôle sur bien des sujets sociétaux, comme le surtourisme ou le partage de valeur.

Je lui ai présenté notre secteur de l’outgoing. Il sort toujours de tous les radars des observatoires du tourisme. Nous sommes le 5e pays émetteur de touristes au monde, donc nous participons à l’image de la France à travers le monde,

 » précise Valérie Boned.

La profession fait face à plusieurs défis à relever dans un avenir proche. Le premier est celui de la réforme de la directive du voyage à forfait, la dernière version de travail des fonctionnaires européens était plutôt favorable à la défense des professionnels du tourisme.

Alors que pendant un temps, la Commission européenne faisait planer le doute d’une possible réduction drastique des acomptes, les positions de l’instance se sont assouplies.

« Sur la transposition, j’ai demandé à la ministre son appui, au moment où nous en aurons besoin.

La dernière version du projet nous va bien, il sanctuarise les choses de manière positive. Pendant un temps, différentes définitions, comme celle sur la façon d’acheter des forfaits étaient hyper complexes.

Le texte doit être simple pour être appliqué. Nous ne demandons pas de l’argent, il n’y en a pas, mais nous souhaitons avoir quelqu’un à nos côtés quand nous en avons besoin et qu’il soit réactif, » affirme la présidente.


Atout France : « manque de cohérence » et « interrogations »

La réforme d’Atout France est l’affaire du moment qui anime les conversations aussi bien dans le tourisme institutionnel que dans le privé.

La priorité ne serait plus de trouver un nouveau directeur général à la super agence étatique du tourisme. La semaine dernière, le Premier ministre a annoncé une fusion à venir avec Business France.

L’idée fait la quasi disparition de l’absorbée. « Les priorités de Marina Ferrari sont Atout France, l’héritage des JO, puis l’avenir du comité Destination France.

Un bureau composé de différentes personnalités sera créé pour réfléchir à la réforme de l’agence nationale, avant de procéder à la nomination de son futur DG.

Outre le manque de cohérence – la ministre m’a indiqué qu’Atout France serait conservée et le lendemain Michel Barnier a annoncé la fusion avec Business France – nous pouvons nous interroger aussi sur le signal envoyé sauf si Atout France ne disparait pas et garde sa singularité. » estime Valérie Boned.

Dans un monde touristique, où la concurrence se fait de plus en plus importante entre les destinations, notre pays ne doit pas perdre de vue que sa première place est en sursis.

Après les sujets macros, descendons un peu à hauteur du terrain. « Nous avons en France un sujet social à traiter au niveau du secteur et de la profession.

Notre rôle, en tant qu’Entreprises du Voyage est d’accompagner nos adhérents. Et dans ce sens, nous avons signé beaucoup d’accords avec les partenaires sociaux. Nous apportons à nos adhérents des réponses à la question : Comment créer de la valeur avec les collaborateurs ?

Nous avons travaillé les sujets de l’accompagnement des entreprises vis-à-vis de la participation et de l’intéressement, » dévoile Valérie Boned.


La semaine des 4 jours est pour demain ?

L’enjeu pour le syndicat est de répondre aux problèmes d’attractivité qui touchent gravement les groupes et agences placés sous son aile.

« Nous ne pouvions pas rester avec des minima sous le SMIC, c’est ce qu’on a fait l’année dernière. Nous avons signé un accord sur deux ans qui nous laisse une respiration.

Si le gouvernement augmente le revenu minimum de 2% comme annoncé, alors ce ne sera pas un sujet pour nous en 2025, » peut souffler Valérie Boned.

Alors que 3 groupes étaient en dessous du SMIC, le récent accord de branche prévoyait de les passer au-dessus et qu’en janvier 2025, il serait revalorisé de +1,5%.

Un dossier de moins sur la pile du bureau de la présidente.

« Pour jouer sur l’attractivité, les entreprises peuvent agir sur 2 volets, le premier est financier.

Je suis très attentive au sujet du partage de la valeur, c’est une façon d’intéresser les collaborateurs à la destinée de l’entreprise. La prime Macron existe toujours, mais elle est ponctuelle.

L’intéressement et la participation sont complexes à mettre en place pour les petites entreprises et cela peut décourager les dirigeants. Sur le premier dispositif, nous avons signé un accord en 2024, concernant le 2e, nous sommes en train de finir la négociation, » annonce la dirigeante.

Bien sûr, la mise en place des deux avantages salariaux n’est pas obligatoire, mais recommandée. Les accords permettent de créer des modèles simples que les TPE et PME peuvent déployer facilement.

D’après le sondage réalisé en partenariat avec le CDMV, seulement 23,9% des répondants déclarés bénéficier d’une prime d’intéressement et 14,3% d’une participation.

Le chemin est long pour que le secteur redore pleinement son image.


« Nous sommes en meilleure santé que d’autres secteurs du commerce »

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Le deuxième volet, pour permettre aux dirigeants de rendre attractifs les métiers, n’est autre que l’organisation du temps de travail.

Au-delà du télétravail, de plus en plus mis à mal par les entreprises, il existe aussi l’annualisation de ce même temps et ce n’est pas tout.

« La semaine des 4 jours est un vrai sujet, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur cette problématique.

Le temps et son organisation vont devenir des problématiques fondamentales dans les années à venir.

Nous ressentons un intérêt, mais pour le moment, le dossier n’est pas à l’ordre du jour de la commission CPPNI paritaire. Cela pourrait l’être dans un avenir proche.

Je ne veux plus utiliser le mot de RSE, il est tellement galvaudé, mais le développement vertueux de l’entreprise passe par tous ses outils. Et je vais vous dire, les jeunes lors des recrutements questionnent sur les conditions de travail, la vision et le sens des activités de la société, » martèle la présidente des EDV.

Outre les questions sociales, le syndicat n’en oublie pas la situation financière de ses adhérents.

Pendant que la France craint un tsunami de liquidation, face aux difficultés du prêt-à-port et et des commerçants d’une façon générale, les agents de voyages, mais aussi les tour-opérateurs sont plus sereins à moyen terme.

« Rien n’est simple, même si je pense que nous sommes a priori en meilleure santé que d’autres secteurs du commerce ou du service.

Nous avons de la chance où l’activité reste soutenue, quand nous regardons les chiffres de septembre, la dynamique est bonne pour les mois à venir. Nous étions en alerte sur les PGE, mais les entreprises remboursent grâce à la reprise assez forte, après covid.

Après, le point noir pourrait être le comportement des banques à l’encontre de notre industrie. Elles sont beaucoup plus attentives et frileuses.

Dans ces moments-là, nous pouvons nous permettre de répondre aux enjeux à 2, 3 ou 4 ans, comme celui de l’IA et l’application sectorielle que nous sommes en train de monter, » conclut une présidente qui peut souffler sa première bougie sans crainte de regarder devant.


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