Ce que l’on sait de l’envoi de troupes nord-coréennes en Russie.
Les premières unités de troupes nord-coréennes ont été déployées dans la région de Koursk, région russe où les forces ukrainiennes ont mené une incursion majeure en août, a déclaré cette semaine le service de renseignement militaire ukrainien. Vladimir Poutine n’a pas nié jeudi le déploiement de troupes nord-coréennes en Ukraine, précédemment qualifié de « fausse information » par le Kremlin. Les États-Unis, alliés de l’Ukraine, se sont joints à la Corée du Sud pour dénoncer l’envoi par la Corée du Nord de soldats, estimés à plusieurs milliers, pour aider la Russie dans la guerre en Ukraine. Le président ukrainien Volodimir Zelensky à déclaré vendredi sur le réseau social X s’attendre au déploiement des troupes nord-coréennes par la Russie autour du 27 ou 28 octobre.
12 000 soldats nord-coréens avec des faux papiers
Selon l’agence de renseignement ukrainienne, environ 12 000 soldats nord-coréens, dont 500 officiers et trois généraux, se trouvent actuellement en Russie, répartis sur cinq bases militaires pour des entraînements. Le président ukrainien Volodimir Zelensky a affirmé que la Corée du Nord avait déjà déployé des officiers dans des territoires occupés par la Russie en Ukraine. « Je pense qu’ils ont d’abord envoyé des officiers pour évaluer la situation avant de déployer des troupes », a-t-il déclaré.
Le service national de renseignement de la Corée du Sud a quant à lui déclaré avoir localisé environ 3 000 soldats nord-coréens, dont des membres des forces spéciales, transportés par des navires russes pour se préparer probablement au combat en Ukraine. Des personnalités nord-coréennes, telles que Ri Song-jin, proche du dirigeant de la Corée du Nord Kim Jong-un, ont également été aperçues et identifiées en Russie par la Corée du Sud. Les soldats nord-coréens ont reçu des uniformes militaires russes, des armes et de faux documents d’identité avant d’être envoyés au combat, ont affirmé les renseignements sud-coréens.
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Pourquoi la Corée du Nord aide la Russie
Lors d’une visite à Pyongyang en juin, Vladimir Poutine a signé avec Kim Jong-un un traité comprenant une clause d’assistance mutuelle contre des agressions extérieures. Selon des analystes, la Corée du Nord pourrait tirer profit de la fourniture d’armes et de troupes à la Russie, en acquérant l’expérience et les connaissances nécessaires pour opérer sur un champ de bataille.
Pyongyang, lourdement sanctionné pour son programme d’armement nucléaire, semble également bénéficier d’importations importantes de pétrole et d’autres produits en provenance de Russie, selon les agences de renseignement étrangères et des images de satellites commerciaux examinées par les analystes. Un rapport d’un groupe de réflexion affilié au service national de renseignement sud-coréen estime que la Corée du Nord, à court d’argent, a gagné environ 540 millions de dollars (498,75 millions d’euros) l’année dernière grâce aux ventes d’armes à la Russie.
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Les réactions de New York à Pékin
Aux Nations unies à New York, un représentant nord-coréen a qualifié la présence de troupes en Ukraine et en Russie de « rumeurs sans fondement ». La Corée du Sud a quant à elle déclaré avoir protesté contre le déploiement de troupes nord-coréennes auprès de l’ambassadeur de Russie. Séoul a également déclaré envisager des contre-mesures progressives, comprenant d’éventuelles modifications de sa position contre la fourniture directe d’armes à l’Ukraine.
En Europe, l’Allemagne et l’Autriche ont convoqué mercredi les principaux représentants de la Corée du Nord dans leur pays pour leur faire part de leurs inquiétudes. Les dirigeants britannique et finlandais ont eux estimé que l’utilisation de troupes nord-coréennes était un signe de désespoir de la part de la Russie.
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Le ministère chinois des Affaires étrangères a affirmé jeudi qu’il n’avait pas connaissance de la présence de troupes nord-coréennes en Russie et qu’il espérait que « toutes les parties favoriseraient une désescalade de la situation et s’engageraient en faveur d’une solution politique » en Ukraine.
Ce que ça change pour l’UKraine
Selon la Corée du Sud, l’Ukraine, les États-Unis et des chercheurs indépendants, la Russie a tiré des dizaines de missiles balistiques fabriqués par la Corée du Nord et a reçu un grand nombre d’obus d’artillerie et de roquettes antichars lors du conflit en Ukraine. Les analystes militaires s’interrogent ainsi sur la manière dont la Russie intégrerait les troupes nord-coréennes sur le terrain, estimant que, comme pour les armes, l’introduction de soldats ne changerait probablement pas la donne, mais pourrait contribuer à prolonger le conflit. « La zone de guerre de la Russie s’est considérablement étendue et les forces ukrainiennes progressant même sur le territoire russe, les troupes nord-coréennes pourraient jouer un rôle dans la défense contre de telles incursions », a déclaré Kim Yong-hyun, de l’université sud-coréenne Dongguk. « Si l’implication de la Corée du Nord n’est peut-être pas décisive pour la Russie, elle pourrait néanmoins lui apporter un soutien significatif », a-t-il ajouté.
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