Football: Un Servette minuscule éliminé par Schaffhouse en Coupe de Suisse

Servette est arrivé à Schaffhouse en tenant du trophée, cette Coupe de Suisse, et en leader de Super League. Il en est reparti battu, éliminé et un peu honteux, après une performance médiocre, très loin de ce que l’on pouvait attendre des Grenat. Trop de lacunes, trop d’imprécisions, trop d’approximations, trop de tout et pas assez d’intensité, de caractère, de jeu. Cela fait beaucoup, dans les deux sens. Et il va falloir gérer tout cela, en championnat, puisque c’est désormais la seule compétition que les Grenat joueront cette saison.

Pourtant, Servette avait ouvert le score. Le mouvement avait fait mouche dès la 11e minute. Cela avait commencé par un débordement avorté d’Antunes, dont l’idée a été reprise par Kutesa. Rapidité, précision du centre vers Guillemenot qui fait le nécessaire au deuxième poteau. Servette, supérieur dans tous les domaines, avait déjà pris l’avantage à la 11e minute: le «grand» doit toujours marquer avant le «petit», tout cela augurait du meilleur, bien sûr.

Sur le banc de touche de Schaffhouse, Ciriaco Sforza gesticulait pour replacer les siens, pour bousculer la fatalité qui venait de frapper sa troupe. Sous le soleil de la FCS Arena, rien de spécial à se mettre sous la dent pourtant. Un Servette qui menait au score, qui dominait, mais qui ne parvenait pas à se créer d’autres occasions sérieuses. Un Schaffhouse timide, limité, qui n’aura inquiété Joël Mall sérieusement qu’une seule fois, sur un tir repoussé par le portier choisi par Thomas Häberli.

L’entraîneur des Grenat avait aligné son équipe type pour s’éviter toute mauvaise surprise. Sans Europe cet automne, la gestion des efforts est sans doute moins essentielle pour le groupe. Mais cela ne doit pas empêcher de concerner tout le monde. Alors après la pause, Magnin a remplacé Tsunemoto, par exemple.

C’est à ce moment que Servette aurait dû élever le ton. Depuis son but, il ronronnait, sans intensité, sans être inquiété, c’est vrai, mais sans faire la différence, sans se mettre à l’abri.

Quand le «petit» est mené au score, mais qu’on lui laisse un espoir, c’est toujours dangereux. Les Grenat l’ont mesuré à la 48e minute. Une rupture schaffhousoise après un déboulé de Kutesa, De Donno seul sur le côté gauche de Servette, un centre et Mall qui se détend pour détourner… dans les pieds de Severin: l’autobut malheureux, avec le ballon qui file dans la cage vide. Un autre Schaffhouse sur le terrain, dès ce moment. Et un Servette toujours emprunté.

Pire: un Servette réduit à dix dans la foulée. Guillemenot, déjà averti à la 37e, allait au contact de Sulaka à la 61e minute, dans l’idée d’obtenir un penalty. Cela n’a pas convaincu Anojen Kanagasingam, au contraire. L’arbitre y a vu une simulation, c’était sévère: deuxième carton jaune, synonyme d’expulsion pour le buteur.

À dix, les Grenat ont eu une ou deux chances (déviation d’Antunes), mais c’est bien Schaffhouse qui avait le vent en poupe. C’est sur un centre de Kozlowski que Giger a pu devancer tout le monde pour décroiser une tête victorieuse. Rien de glorieux pour un Servette sans âme.