Alors que la plupart des producteurs agricoles menacent de descendre à nouveau dans la rue, la filière porcine va mieux depuis près de deux ans. « La plupart des élevages, confirme la direction de la Fédération nationale porcine, sont au-dessus du seuil de rentabilité grâce, notamment, à la baisse des prix de l’alimentation animale. » Ils peuvent donc investir. Et en ont besoin : nombre des 10 000 installations réparties dans l’Hexagone sont composées de bâtiments vieux de plus d’une vingtaine d’années et difficilement adaptables aux nouvelles exigences.
« Pour moderniser mon élevage construit il y a dix-sept ans, isoler parfaitement les espaces et offrir plus de bien-être à mes animaux, je prévois la création d’un nouvel ensemble », indique par exemple l’éleveur morbihannais Thomas Guégant. Mais rien n’est simple. « L’administration m’impose des normes au-delà des exigences européennes. J’ai dû organiser une étude d’impact, une enquête publique, une étude environnementale », explique-t-il. Il a déjà dépensé plus de 40 000 euros dans le paiement des honoraires des cabinets de conseils, « sans avoir l’assurance que [s]on projet sera accepté ».
Un véritable « chemin de croix » pour les éleveurs
Les sénateurs LR Laurent Duplomb (Haute-Loire) et Jean-Marc Boyer (Puy-de-Dôme) ne cessent de dénoncer ce « véritable chemin de croix » imposé aux éleveurs de porcs, mais également de volailles ou de bovins. Les deux élus viennent donc de déposer une proposition de loi qui sera examinée le 17 décembre, afin de « libérer la production agricole des entraves normatives ». Laurent Duplomb précise qu’elle « comprend six articles différents afin de revenir sur la surtransposition française des règles européennes ». Un exemple ? Si la Commission impose une enquête publique pour tout projet d’élevage de plus de 80 000 poulets, la France abaisse l’exigence à 30 000 animaux. « Il est très urgent, insiste le sénateur, de revoir ces textes qui contribuent à détruire une partie de la capacité de production. » Et contreviennent, par conséquent, au vœu d’autonomie alimentaire du pays.
De nombreux bâtiments vieux de plus d’une vingtaine d’années
Car même la filière porcine accuse le coup. En 2000, selon les chiffres publiés par FranceAgriMer (ministère de l’Agriculture), le pays produisait plus de porc que les besoins intérieurs. La filière exportait le surplus ailleurs en Europe, mais également en Chine. Cette année, la production va encore baisser de 2 à 3 %, l’autoapprovisionnement n’atteindra pas 100 %. Les transformateurs de porc sont donc amenés à s’approvisionner en Allemagne ou en Espagne, notamment pour les produits bio dont manque la France. « Si le mouvement se poursuit, c’en sera fini de notre autonomie porcine », prévient Laurent Duplomb.
Au-delà de la question des normes, reste à convaincre les associations de défense de l’environnement. Producteur dans le département de la Manche, Nicolas Perrigault souhaite doubler la taille de son exploitation et a obtenu l’autorisation préfectorale mais se heurte désormais aux militants locaux : « Ils sont allés jusqu’à barbouiller la vitrine de mon agence bancaire pour dénoncer les financements qu’elle m’accorde alors que j’ai l’autorisation ! C’est très lourd psychologiquement, je souhaite surtout qu’on me fiche la paix et qu’on me laisse travailler. »
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