ANALYSE – Malgré une longue élaboration, le dictionnaire assimile les transformations d’une époque et fait d’une contrainte sa richesse.
Jamais une édition ne s’est intégralement bâtie en moins de deux décennies. Pour sa 9e, attendue depuis près de quatre-vingt-dix ans, le Dictionnaire de l’Académie française a battu son propre record. Pour le mieux. Dans ses Mémoires, André Maurois avançait déjà, contant la séance du dictionnaire du 25 juillet 1946 : « Quand j’avais quitté l’Académie, en 1939, pour rejoindre les armées, elle en était au mot “agresseur” ; je la retrouve, après sept ans, au mot “ardeur”. À ce train, il faudra un siècle pour achever une nouvelle édition. Mais qu’importe ? L’Académie, comme l’Église , ne tient pas compte du temps. » Ou presque.
À découvrir
Afin de réaliser sa mission première – défendre et illustrer la langue française – au service de ses contemporains, l’institution a mené une révolution en se dotant d’un portail numérique consignant l’état de la langue sur plusieurs siècles. Dont le nôtre. Commencée en 1935, l’élaboration de la 9e édition…
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